Travail de Recherche

 

La Toilette de l’Adulte

Objectifs :

 

Ø     Préciser la méthodologie de la toilette de l’adulte

Ø     Adapter les soins à la personne soignée

Ø     Mettre en lumière les dimensions de ce soin à part entière et … « entièrement à part »

 

 

Groupe  de travail :

 

C. FAGOUX ; M. DUCQUEROUX ; A. GARNIER ; B. DELATTRE ; G. GARAFFA ; D. GIRARD ; M. EHMANN ; J. DEJOB ; E. FRUSCIONE ; S. DIEUMEGARD ; H. DELACOUX DES ROSEAUX ; L. DAUDE ; A. GAIFFE ; J. DAHAN

 

      I.      Généralités

 

 

Dès1983 a été mis en place un concept "vivre ou mourir debout" dont le but est de retarder la dépendance des personnes âgées en les faisant participer à leurs actes de soins (baisse du taux de grabataire).
A quoi sert une toilette?
Pour un patient hospitalisé il y a des différences entre les services :

 

·        Dans le service de réanimation, la toilette peut durer plus de 45 min. A la différence d'un service de long séjour qui est rarement plus de 20 min. Il y a également des différences entre les hôpitaux (dues à un manque de personnel).En moyenne, le patient est en relation avec le soignant 35min sur 24h (14 à 18 min pour la toilette, 10 pour les soins infirmiers prescrits et un peu moins de 2 min pour le kinésithérapie et le reste pour les soins annexes).

 

 

  II.      Définitions des objectifs

 

         La toilette moment privilégié entre le patient et le soignant. Certains objectifs sont plus importants que d’autres selon l’individu :
                      

1 / HYGIENE ET PROPRETE


         C'est le premier objectif principal de la toilette. Les protocoles classiques sont très peu respectés. En moyenne, 1 patient sur 3 a les jambes et les pieds lavés tous les jours; les membres inférieurs sont lavés 1 fois par semaine en moyenne (due aux conditions d'apprentissage et de travail, et parce que la toilette ne faisait pas partie des soins les plus importants); aujourd’hui, on réforme l'enseignement et l'organisation des toilettes pour répondre au mieux a cet objectif.


2 / LA COMMUNICATION VERBALE


         C’est une notion très importante dans la toilette. Les soignants travaillent sur certains points pour faciliter l'échange notamment la communication, ses modes, les moyens pour communiquer afin de ne pas laisser le patient s'enfoncer dans l'immobilisation qui est dû à l'hospitalisation. Ex:on peut voir qu un patient étant immobilisé de ses membres et sans communication durant la toilette a souvent comme réaction des plaintes continuelles. Ce qui entraîne une démission de l'individu de l'intérêt de sa vie.


3 / LA COMMUNICATION NON VERBALE : LE TOUCHER


         C'est un type de communication très important dans la toilette. La sécurité et la douceur sont des qualités très importantes pour exercer une toilette correcte. Cependant, il est difficile de respecter ces priorités parce que d’une part 98% des soignants réalisent des gestes inconscients, et d'autre part lorsqu'un patient est dit "difficile" (agressif, lourd, souffrant…), les gestes des soignants s'avèrent inadaptés. La forme de toilette choisit et les techniques en fonction de la pathologie peuvent favoriser la communication non verbale.

 

4 / LA REHABILITATION DU PATIENT

2 principes fondamentaux d'action des soignants qui s'applique à la toilette.
          

        Premier principe d'action :

    Le soignant doit laisser de l'autonomie au patient, excepté lorsque celui-ci est totalement dépendant.
    Stimuler le patient pendant la toilette afin qu'il puisse conserver son intelligence sensori-motrice, qui est la base de l'intelligence.
    Au niveau locomoteur, la toilette permet l'action des muscles qui permettra de conserver la mobilité des membres.
    Egalement les mouvements du patient lors de la toilette permettent de stimuler la circulation sanguine indispensable au bon fonctionnement de l’organisme (conservation du système nerveux et du système respiratoire).
    La toilette est un des rares moments où le patient est actif, où il est en mouvement, d’autant plus que le manque de kinés dans les hôpitaux est présent (moins d'un kiné pour 100 patients).

           Deuxième principe d'action :


    Faire participer le patient à sa toilette et quand ce n'est pas le cas, toujours lui expliquer le soin qu'on va lui procurer (avant et pendant celui-ci).
Cette implication du patient a plusieurs objectifs:


      -  La communication : cela permet de rompre le silence entre le patient et le soignant
    

      -  Rééduquer schéma corporel : en communiquant pendant la toilette, le patient va prendre conscience de son corps et de son positionnement car souvent il peut ne plus situer les membres de son corps, cela retarde donc la grabatisation des personnes âgées.

5 / PREVENIR LES DEGRADATIONS CORPORELLES
(ex : la prévention des escarres dont d'ailleurs les résultats sont satisfaisants)

     Avant de faire de la prévention, il faut observer les différentes dégradations corporelles d'une personne hospitalisée:
       - Les escarres (il y a donc prévention).
       - Irritation, plis (il n'y pas de prévention, seulement des soins curatifs).
       - Repli sur lui même qui peut aller jusqu'à une position fœtale (il n'y a pas de prévention, mobilisation des articulations dans leur amplitude maximale ce qui va permettre de retarder cette position.
       - Syndrome d'immobilisme (il n'y a pas de prévention).
Etant donné que pas beaucoup de spécialistes voir aucun sont prévus dans le quotidien des patients, le rôle des soignants est fondamental et celui de la toilette est déterminant.

6 / LE CONFORT

     Il est très important pour le patient, il faut répondre au maximum possible de ses exigences (ex: leurs vêtements qu'il veut porter) et respecter la pudeur du patient.
La vie à deux dans une chambre n'est pas évidente, de plus il est rare d'y voir des systèmes de séparation entre les deux lits (rideau, paravent...).
Des études auprès des patients de long séjour et de maisons de retraite sont en cours afin de mieux évaluer les désirs de ces derniers.

 

 

7 / CONFORT DU SOIGNANT

 

     La prise de conscience du besoin d hygiène et d’être lavé. La fréquence hebdomadaire (1 par semaine) et non quotidienne. La relation importante entre le soignant et le soigné forment une équipe ; un binôme. Le confort doit être aussi important pour le soignant et le patient. Le confort représente un GAIN D’EFFICACITE. L’importance du lit qui doit être a la hauteur  du soignant : cela devrait se généraliser.

     Plus le soignant sera en position de confort, plus la toilette sera efficace et bien perçue par le patient.

 

 

8 / L’OBSERVATION ET RECUEIL D INFORMATION

 

    La toilette permet un moment d’observation pour la prévention des téguments et escarres. L’importance des transmissions  entre le personnel soignant. Il s instaure une relation de confidence et de confiance entre le soignant et le patient.

 

 

9 / L’ASPECT ECONOMIQUE

   

Il y a des difficultés pour estimer le coût d’une toilette mais tout doit être pris en compte :

-         savon

-         eau chaude

-         achat et lavage du linge

La Toilette « douche » représente un coût moins onéreux que toilette « lit ».

 

 

CONCLUSION :

   

       La toilette représente, certes, un moment d’hygiène, de confort et d observation du patient. Toutefois le cadre médical est largement dépassé car elle représente un temps de communication et d’écoute, de réconfort, confidence entre le soignant et le patient.

 

 

III.      Cas clinique

 

SITUATION :

Madame Dupont, patiente de 75 ans.

Degré de dépendance :

·        âge (75 ans)

·        surcharge pondérale

·        perfusion au bras droit

·        sonde gastrique

·        prothèse dentaire

La personne n'est pas souillée.

1. Qu'impliquent ces facteurs de dépendance pour le soignant dans le cadre de la toilette ?

Les conséquences de l'âge :

·         une mobilité réduite : le soignant fera une toilette exclusivement dans le lit.

·         un manque de souplesse : le soignant doit faire preuve de douceur, de rapidité et d'efficacité.

·         des facultés auditives réduites : le soignant devra parler lentement, distinctement et plus fort.

·         Une fatigue importante : le soignant sollicitera la patiente dans la limite de ses possibilités.

Les conséquences de la surcharge pondérale :

·         un travail en binôme pour le soignant.

·         une vigilance accrue sur les plis.

·         une mobilité réduite et un manque de souplesse (cf. : l'âge)

·         une vigilance accrue sur les escarres.

Les conséquences de la perfusion et la sonde :

·         une vigilance accrue du soignant dans la manipulation du corps (notamment en évitant les "coudes").

En conclusion, cette patiente alitée et dépendante nécessite une vigilance toute particulière lors de la toilette.

2. La toilette

1)      Préparation

a) Lire les transmissions avant de commencer toute chose

·         Y a t- il une indication ou une contre indication du médecin ?

- Y a t- il d'autres informations provenant de l'équipe ? (Infirmières ou aides-soignantes).

b) Observer l'état de la patiente afin d'anticiper la toilette.

·         si un autre patient est dans la chambre, trouver une solution pour isoler la patiente afin de respecter son intimité.

·         questionner la patiente sur son état, ses signes, si elle a fait des selles depuis l'heure du réveil et l'observer (l'observation du visage le matin est un bon indicateur de l'état d'un patient).

·         la prévenir de l'heure de la toilette (afin de l'impliquer et respecter ses habitudes).

c) Préparation du matériel :

·        lavage des mains avant toute chose

·        préparation du chariot de soin après sa désinfection

·        Linge pour la toilette (gants en tissu, serviettes)

·        Linge pour le change de la patiente

·        Linge pour la réfection du lit

·        Glace

·        Cuvette plastique ou métallique décontaminée

·        Savon individuel

·        Brosse et peigne métalliques décontaminés

·        Deux verres à dent personnels

·        Produit désinfectant pour la bouche

·        Produit désinfectant pour la prothèse dentaire

·        Coupe-ongles métallique décontaminé

·        Ciseaux décontaminés

·        Compresses non stériles

·        Cotons tiges

·        Haricot décontaminé

·        Chariot de linge sale

·        Poubelle de chambre habillée

·        Paravent

·        Table de lit de la patiente

 

ü      Vérification de la température ambiante, fermer la fenêtre le cas échéant.

 

ü      On isole madame X, si le patient qui partage sa chambre est présent (paravent).

 

ü      On demande à Madame X si elle préfère qu'on utilise certain produit personnel, notamment pour la prothèse dentaire.

ü      Explication à Madame X du déroulement des actes qui vont suivrent (cette explication accompagnera également les actes). Il s'agit d'être clair et de parler distinctement (articulation, niveau sonore suffisant).

 

 La toilette : On procède du haut vers le bas, puisque la patiente n'est pas souillée, avec douceur, précaution mais fermeté et assurance. Pendant la toilette, certains points sont impérativement à respecter du fait de l'état de Madame X :

 

 

ü      Durant tout le soin, il est nécessaire de bien nettoyer, rincer et sécher les replis cutanés afin d'éviter la macération et par conséquent la prolifération de germes. (Ex: aisselles, coudes, dessous des seins, plis de l'aine à cause de la surcharge pondérale et de l'augmentation de la transpiration).

 

ü      Bien entretenir les ongles qu'elle ne peut pas atteindre: les couper au carré et les nettoyer.

 

ü      Surveiller l'apparition des escarres (talons, coccyx, sacrum, épaules).

 

ü      Etre vigilent au niveau de la perfusion et de la sonde gastrique (pas d'eau, ne pas frotter avec le gant).

 

ü      En enlevant l'appareil dentaire, on vérifie l'apparition d'abcès, inflammation. Après nettoyage de l'appareil, remettre l'appareil pour permettre la mastication des aliments et une meilleure articulation ainsi que conserver une bonne image du patient face à ses visiteurs.