Module Soins Infirmiers

1ier Octobre 2004

 

CONCEPTS ET THEORIES EN SOINS INFIRMIERS    Mme KLEIN                                          

(Notes de cours de Guillaume BRAGADO)

 

 

THEORIE : ensemble organisé d’idées, de concepts qui se rapporte à un domaine déterminé. Nous donne valeur pour exercer. Explique, décrit, dirige, fait comprendre. Permet de prévoir, d’anticiper.

Ensemble de connaissances reliées entre elles pour lesquelles on va faire des discernements (MF Collière).

 

CONCEPT : représentation mentale que l’on se fait d’une idée, d’une opinion, d’une chose. Un concept se rattache à une théorie.

 

 

CONCEPT INFIRMIER et infirmièr(e)s historiques

 

-         PEPLAU H. : Relation interpersonnelles en soins infirmiers (1952)

« La relation Infirmier-patient était fondamentale ». Elle précise que l’Homme ne peut se développer et s’épanouir en interaction avec autrui ou son environnement. L’Homme va s’efforcer de garantir sa sécurité. Il promouvoit son bien-être physique par la réalisation de besoins physiologiques. La personnalité de l’Infirmier fait une énorme différence pour le patient dans sa conception de sa maladie.

 

-         NIGHTINGALE (1859) :

Fondateur de la 1ière école laïque d’Infirmières à Londres. Il pense que l’Homme est un instrument passif de la Nature. Il fallait que l’Environnement soit propre et sain. La santé n’était pas simplement se sentir bien mais aussi pouvoir utiliser toutes ses ressources.

 

-         RODGERS M. (1859) :

Théorie basée sur le processus de vie. L’Homme est en interaction avec l’Environnement. L’espèce Humaine se fonde sur la diversification des cultures, des pratiques. Les évènements de la vie d’un Homme sont toujours uniques. L’être humain est un tout unifié qui possède son intégrité propre et qui manifeste des caractéristiques qui sont à la fois plus et différent de la somme des parties. L’Homme et son Environnement échange de la matière et de l’énergie. L’Homme est capable de penser, de s’émouvoir. Il sait qu’il va mourir, il s’adapte. L’Environnement est un champ d’énergie quadrimensionnel. L’Homme set une unité spécifique.

 

-         HENDERSON V. (USA, 1955)

Son concept de l’Homme s’appuie sur les 14 besoins de Victoria HENDERSON. L’Homme est un être entier, complet, indépendant. Elle conçoit diverses compositions de l’être humain biologique, culturel, social, psychologique. Les buts des Soins Infirmiers sont d’aider le patient à recouvrer son autonomie ou une zone d’autonomie. Pour elle, les actions Infirmier sont complémentaires à celles du patient. Grille d’évaluation des patients. Les besoins de l’Homme ne sont pas hiérarchisés.

 

 

-         Sœur ROY C. (USA, 1970) :

L’Homme va s’adapter pour vivre en harmonie. La santé et la maladie sont 2 dimensions incontournables de la vie de l’être Humain. L’Homme possède 4 modes d’adaptation : les besoins physiologiques, l’image/l’estime de soi, les relations d’interdépendance et la maîtrise des rôles. Toujours centré sur une personne qui répond à des stimuli. L’Infirmier doit évaluer sa capacité à s’adapter et à utiliser des mécanismes innés pour s’adapter.

 

-         ROPER N. (1976) :

C’est un modèle beaucoup utilisé en Europe. Graphique en forme de rosace et de satisfaction pour chaque « activité ». l’être Humain est caractérisé par des activités qu’il entreprend. Il existe 11 activités qui correspondent aux besoins ; Ces activités visent la recherche de confiance, de bien-être physique, physiologique, social, psychologique. Le rôle de l’Infirmier est d’évaluer les capacités d’indépendance du patient à effectuer des activités. On va aider le patient à atteindre l’indépendance.

 

 

Les modèles conceptuels donnent une structure pour observer, pour l’organisation de la pensée, pour interpréter ce qu’on voit.

 

 

CONCEPT DU SOIN

 

Selon NIGHTINGALE, les soins ne doivent pas se confondre avec la médecine (paramédical≠médical) car les deux se nuisent.

Soigner : réaliser des actes pour le bien-être de la personne. L’être Humain a besoin de soins toute sa vie même s’il n’est pas malade. C’est s’occuper de soi et des autres. La rencontre entre le soignant et le soigné avec pour chacun, ses interrogations, ses réponses et ses expériences de vie.

Le décret du 11 février 2002 évoque la description du soin par un infirmier.

Selon MF Collière, soigner se situe au carrefour de ce qui fait vivre et mourir. Soigner c’est communiquer de la vie, c’est permettre de la vie, c’est accompagner les grands passages de la vie, c’est permettre de la vie, c’est aider à naître et renaître, c’est accompagner la mort, c’est mobiliser les capacités de vie, c’est créer au quotidien.

 

Le français est pauvre car un seul terme désigne le « soin ». En anglais : cure (soins curatifs, de réparation), care (soins de base, de confort, de prévention), core (communication, compréhension, aide psychologique).

 

Les Soins Infirmiers vont combiner le savoir-être (comportement), le savoir-faire (technique) et la savoir-faire faire (éducation, encadrement). Les 3 savoirs permettent d’apporter un soin de qualité au malade.

 

M. HENNEZEL (psychologue « le souci de l’autre ») dit que la culture du soin s’enracine souvent dans la maladie. Elle rajoute qu’il existe d’autres facteurs qui font partie de la culture des soins : la reconnaissance de l’affectivité des soignants. Devenir un soignant n’est pas un hasard. Il est fonction de notre histoire.

 

Soigner ce n’est pas que guérir ni que traiter mais c’est s’occuper d’une autre personne ou groupe de personne.

 

ROLE

 

A l’origine, l’infirmière était l’exécutante du médecin. Les écoles d’infirmières furent créées pour mieux assister les médecins. La technicité de l’infirmière correspond au rôle prescrit.

En 1187, l’esprit infirmier est un esprit de subordination au docteur.

En 1926, l’infirmière CHAPSAL conseille aux infirmières de connaître leur patient.

La loi du 31 mai 1978 définit le rôle propre et la prise en charge globale de la personne. Elle juxtapose le rôle prescrit et du rôle propre (certaine autonomie, capacité de jugement, d’initiative et responsable de ses actes). Décret d’application en 1981.

En 1984 on reconnaît leur habilité à accomplir certains actes.

Le décret de 1993 permet la reconnaissance quasi-totale du rôle de l’Infirmier.

En 2002, l’évaluation et la gestion du dossier médical relève du rôle propre.

 

Un rôle peut être défini comme un ensemble de norme et d’attente qui régissent le comportement d’un individu du fait de son statut social ou de sa fonction dans un groupe.

 

MF Collière le définit comme une façon dont se joue un événement, un activité, une fonction, un statut. Le rôle est constitué d’une infinie variété d’élément qui rentrent en jeu. Ce sont des variables qui interfèrent, qui sont en interaction et qui vont créer des différences de faire ou de procéder.

 

C’est une ligne de conduite, un ensemble d’aptitudes requises pour soigner.

 

Le rôle propre regroupe des soins de confort, de base, « d’entretien de continuité de la vie », rôle d’initiative, de jugement. Savoir recueillir des informations utiles, observation, développement de son bon sens, capacité d’adaptation, évaluer les risques, surveillance, aide et soutien psychologique, éducation, accompagnement (de l’entourage aussi).

 

On doit donner un sens à notre rôle pour faciliter la position du patient. Ces gestes ne sont pas spectaculaires mais sont plus qu’importants.

 

 

MALADIE / HANDICAP

 

C’est un processus morbide qui évolue et qui représente un moment dans l’histoire de l’individu.

Elle peut devenir chronique ou période de rémission ou de décompensation (aggravation).

 

Un handicap est acquis. Il faut apprendre à vivre avec. Le malade doit s’adapter à un certain nombre de contraintes.

 

En anglais : disease (maladie telle que le médecin l’approche), illness (maladie éprouvée par le malade), sickness (mal moins grave, sensation désagréable).

 

Concept de maladie exogène : le malade considère que c’est le monde extérieur qui a provoqué sa maladie. Le patient est en attente d’une guérison extérieure.

Concept de maladie endogène : sa maladie vient de lui et correspond à une prédisposition.

Possibilité de trouver les deux concepts chez un même patient.

 

 

Selon le modèle de C. HERZLICH il existe différentes formes :

-         destructrice : le malade pense que cette maladie le détruit, sentiment d’inutilité sociale, de dépendance. Pour lui la maladie correspond au néant, à la mort. Il est possible que le patient soit impuissant ou qu’il y ait une négation de la maladie (perte du moi).

-         libératrice : le patient est conscient d’être malade pour se soulager de ce qui peser sur lui (travail, famille…). Il accepte la maladie, les personnels soignants. C’est un patient à prendre en charge. Ces malades sont souvent atteints de maladies bégnines.

 

La maladie va traduire l’adaptabilité de l’Homme.

On doit prendre en compte tous les plans de la maladie (curatif, psycho…).

 

 

COLLABORATION

 

C’est une entente, un partenariat, une association dans un but commun. Il y a coresponsabilité, une implication, une communication. Chacun met au service des autres ses compétences mais avec respect du champ de compétence de chacun.

La délégation entraîne un contrôle.

Il y a une participation et une mise en commun des informations.

Il doit exister un partenariat soignant-patient.