Sécurité Transfusionnelle et
hémovigilance :
Aspects règlementaires
Pour toute information, aller sur :
http://perso.wanadoo.fr/gerald.daurat/
Glossaire :
P.S. : Produits Sanguins
P.S.L. : Produits Sanguins Labiles
C.G. : Concentré Globulaire
P.F.C. : Plasma Frais congelé
C.P. : Concentré de Plaquettes
E.F.S : Etablissement Français du Sang
E.R.T.S. : Etablissement Régional de Transfusion Sanguine
M.D.S. : Médicaments Dérivés du Sang
L.F.B. : Laboratoire Français de Biotechnologie
A.F.S.SA.P.S. : Agence Française de Sécurité Sanitaire et des
Produits de Santé
E.S : Etablissement de Santé
C.H.es : Correspondant d’Hémovigilance de l’ES
C.P.es : Correspondant de Pharmacovigilance de l’ES
C.R.H. : Coordonnateur régional d’Hémovigilance
C.H.efs : Correspondant d’Hémovigilance EFS
I.T : Incident Transfusionnel
I.D.E. : Infirmièr(e) s diplômé(e) s d’Etat
F.D.N. : Fiche de Distribution Nominative
C.U.L.M. : Contrôle Ultime au Lit du Malade
Les
nouveaux textes règlementaires en matière de Sécurité Transfusionnelle et
d’Hémovigilance visent à l’évidence à
mettre en place une démarche qualité : il suffit par exemple de
lire l’arrêté du 24 avril 2002 sur les transports de PSL pour en être
convaincu. De même, il a été mis en place d’une manière incontournable une
assurance qualité Produits, par le biais de la création de deux opérateurs
indépendants que sont l’EFS et le LFB, contrôlés par l’AFSSAPS.
La
transfusion sanguine représente une suite de processus clairement
identifiables, et faciles à affiner. Nous envisagerons successivement :
·
· L’administration au malade qui relève de
la démarche qualité
· L’hémovigilance, qui est une évaluation
de la qualité du soin transfusionnel
1-Sécurité
Produit :
1-1-PSL : l’opérateur est l’EFS, qui a le monopole de la
récolte (collecte), de la préparation (diversification) , de la validation
(tests) et de la distribution nominative (attribution) ou non. Le contrôleur
est l’AFSSAPS. Depuis la collecte aussi idéale que possible (« 0
défaut » !) jusqu’à la distribution, les contrôles sont multiples et
redondants, pour éliminer tout produit défectueux.
De plus l’EFS bénéficie du retour d’informations en
provenance des ES (hémovigilance) et applique une politique de
« précautions » vis-à-vis des donneurs de PSL ayant entraîné une
déclaration d’IT., ayant été transfusés et /ou opérés…
1-2-MDS : l’opérateur est le LFB, le contrôleur
l’AFSSAPS. Le LFB bénéficie des contrôles effectués par l’EFS, qui est son
fournisseur en plasma et des contrôles
effectués par les autres fournisseurs en cas d’importation.
Il réalise bien sûr des contrôles de type
pharmaceutique à toutes les étapes de la fabrication. De plus il est
destinataire des déclarations de la pharmacovigilance, qui est exercée par les
acteurs de santé : IDE, SF, Médecins…dans les ES et à l’occasion d’actes
privés.
2-Sécurité
des indications : elles ont fait
l’objet de recommandations de l’AFSSAPS,
aussi bien en ce qui concerne les CG que les CP. Quant aux indications du PFC,
elles ont été fixées par l’arrêté de décembre 1997. Le respect des bonnes
pratiques a un effet sécuritaire en supprimant les transfusions inutiles ou d’une
utilité discutable.
3-Sécurité
des transports :
3-1-Containers
et eutectiques : ils sont à la
charge des ES, mais il est de la responsabilité de l’EFS de s’assurer qu’il
sont règlementaires. Les matériaux des containers et leur étiquetage sont réglementés :
l’enveloppe externe, l’enveloppe intermédiaire et l’enveloppe interne doivent
répondre aux spécifications des textes ; les eutectiques doivent assurer
le maintien des températures, soit +5± °C pour les CG et pour le PFC décongelé,
3-2-Réception : sous la responsabilité de l’ES, elle permet
non seulement de vérifier la chaîne de température, mais de s’assurer de la
conformité qualitative et quantitative de la livraison. C’est là que les
produits non-conformes (percés, date de péremption dépassée, erreur
d’attribution…) doivent être refusés et immédiatement retournés à l’EFS qui
doit en assurer la destruction et la traçabilité de celle-ci.
3-3-Circuits
dans l’ES : une source de non
qualité est l’inorganisation ou la mal organisation des circuits dans l’ES, qui
aboutit à des gaspillages de produits ou, pire, à l’administration au malade de
PSL non-conformes. Les PSL doivent être administrés dans les 6 heures suivant
la sortie de l’EFS (y compris le temps de transport) sans que la chaîne de
température soit rompue.
4-Précautions pré transfusionnelles :
4-1-Vérification
des produits : qualitative et
quantitative (utilisation de
4-2-Vérification
du malade : CULM :
identités civile et immunologique
4-3-Vérification
de la compatibilité : théorique
et carte de comparaison antigénique.
L’administration
au malade
Il s’agit d’un soin : le soin transfusionnel ;
les textes qui s’appliquent sont les textes concernant la transfusion sanguine,
mais aussi ceux qui se rapportent aux soins, et à ce titre, les maîtres mots
sont : traçabilité et évaluation.
La surveillance
va s’exercer sur le produit (débit…) et sur le malade (paramètres).Il va de soi
qu’une fiche de surveillance- informatisée ou non- est indispensable et
permettra de progresser.
Cette étape ne peut être déconnectée des étapes
précédentes et doit être liée à la prescription et à la surveillance médicale ;
elle est indispen-
sablement liée également à l’hémovigilance qui
commence pendant l’administration au malade et dès la deuxième goutte de
produit.
L’Hémovigilance
C’est le repérage, le signalement et la déclaration
des effets inattendus et/ou adverses de l’administration de PS : Incidents
Transfusionnels
Le repérage et le signalement sont le fait des
soignants au plus près du malade. Les délais sont courts (8h)
Le signalement
se fait au CHes s’il s’agit de PSL, ou au CPes s’il s’agit de MDS.
Toutefois, en cas d’administration conjointe, il faut faire deux signalements.
Bien entendu, en cas de syndrome infectieux ou s’il s’agit d’une greffe, il va
peut-être s’ajouter une déclaration en matériovigilance et/ou en bio vigilance.
La déclaration est le fait des Correspondants. Il n’y
a aucun caractère d’urgence, sauf cas particulier (Délai : 48h). . Il
existe cinq grades : mort (4) grave (3) chronique (2) bénin (1) sans
conséquence clinique (0).
Le réseau d’Hémovigilance est informatisé et la déclaration
se fait directement sur un PC : elle est validée par le CRH et transite
par le CHefs qui est basé(e) en ERTS. Elle passe ensuite à l’AFSSAPS qui gère
l’ensemble des déclarations françaises et peut -dans certains cas- déclencher
alors une alerte nationale.