HISTORIQUE DE LA PSYCHIATRIE

 

 

VIIIème s. av J.C. :

Le Dieu grec de la médecine est Asclépios (Esculape), symbolisé par le serpent

 

Vers 400 av. J.C. :     

              Le grec Hippocrate élabore la théorie de l’équilibre des quatre humeurs (sang, phlegme, bile jaune et bile noire) et des qualités qui les accompagnent (chaud, froid, sec et humide).

              Pour lui, la maladie est liée à un déséquilibre des humeurs.

              Le cerveau est le siège de la « folie » et du délire

              Il distingue : la dépression (Mélancolie), l’épilepsie (Manie : agitation sans fièvre), et le délire (Phrénitis : délire aigu fébrile).

              L’hystérie est due à la migration de l’utérus desséché

Socrate a été à l’origine de la 1ère psychologie rationnelle. Platon, fut le 1er à corréler le soma et la psyché

 

I00 avant J.C. :    

Le grec Asclépiade propose l’hydrothérapie, la musique, la gymnastique et le massage comme traitement des troubles plutôt aigus,

 

alors que Cornélius Celsius présente dans son encyclopédie les chaînes, le fouet, l’inanition, la terreur et la douche froide…

 

IIème s. après J.C. :     

Le grec Galien élabore la théorie des tempéraments à partir des 4 humeurs : sanguin, bilieux (ou coléreux), atrabiliaire (ou mélancolique) et flegmatique.

 

Vème s. après J.C. :                   

La maladie est de nouveau la conséquence d’un péché et en représente la punition divine. La souffrance ne doit pas être supprimée puisqu’elle est source de salut. Le traitement n’est qu’expiatoire, il associe des rites sacrés, des prières, des jeûnes, des ablutions et des exorcismes : le malade mental est considéré comme un hérétique.

 

 

Vers l’an 1000 :                        

Au Moyen Âge : notions de surnaturel, de divin et de démonologie. Les malades sont exorcisés, purifiés ou effectuent des pèlerinages.

L’anormal est créé par le péché de l’Homme.

L’inquisition en 1199 traque en priorité les femmes isolées, les marginaux et les fous

Au Moyen- Âge, on reste démuni en structures de soins et de réclusion convenable pour les fous contrairement dans le monde arabe ou dans d’autres pays d’Europe chrétienne.

 

A la Renaissance (XVème à XVIIème siècle) :

Les philosophes et les savants émettent l’hypothèse que la folie est une maladie et non un vice.

en 1656 Louis XIV demande d’enfermer les fous, les mendiants, les délinquants et les prostituées.

L’édit royal permet la naissance de grandes institutions tels que les hôtels-Dieu

 

Médicalisation progressive des soins aux insensés selon le double postulat :

-         la folie est médicalement curable et son traitement a pour but la guérison (saignées, bains, purges, douche)

-         les fous doivent être traités par des moyens physiques.

 

Le médecin Jean Wyer (1515-1588) démontre que les sorcières sont en fait des malades mentales Apparaissent les prémices de l’expertise psychiatrique.

 

A l’âge des lumières : classification des maladies mentales

En 1769, W. Cullen, médecin écossais, introduit le concept de névrose.

 

En 1781, à Paris, un poste de médecin inspecteur des maisons d’aliénés est créé.

En 1793, Philippe Pinel, philosophe et aliéniste, (1745-1826) est nommé médecin des infirmiers de Bicêtre dont le surveillant est Jean-Baptiste Pussin, ancêtre de l’infirmier de secteur psychiatrique.

 

En 1801, paraît le traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale de P. Pinel (médecine mentale, une classification basée sur un trouble mental unique, la création d’asile).

En 1815, Esquirol, fit un rapport alarmant sur les conditions de vie réelles de ces malades. Il est à l’origine de l’Ecole française de psychiatrie.

Jean-Marc Itard fut l’un des 1ers à s’intéresser à l’éducation des enfants présentant des psychopathologies lourdes.

En 1836, P. Pinel a l’idée d’ouvrir les écoles pour former le personnel plutôt analphabète qui surveille les aliénés. Réalisation par le Dr Bourneville en 1878.

La loi du 30 juin 1838.

Apparition des colonies familiales d’inspiration anglaise basées sur la non séquestration.

 

XXème s :

Le psychiatre allemand Kraepelin (1856-1926) étudie la schizophrénie et la psychose maniaco-dépressive. Il forge une classification cohérente des maladies mentales mais les psychiatres français s’y opposent.

Jean-Martin Charcot (1825-1893) reproduit sous hypnose des paralysies et les fait disparaître par suggestion. Il démontre que l’hystérie peut apparaître tant chez l’homme que chez la femme.

S. Freud (1856-1939) en Allemagne, docteur en médecine et spécialiste en neurologie, s’intéresse à l’étiologie de l’hystérie. Il met au jour la dynamique de l’inconscient. Il fonde une science de l’inconscient qu’il baptise en 1896 « psycho-analyse » basée sur la libre association d’images, d’idées et de souvenirs.

En 1905, Alfred Binet (1857-1911) mesure l’intelligence pour aboutir à la notion d’âge mental.

En 1917, le Dr Julius Wagner Von Jauregg, découvre la malaria thérapie pour le traitement de la paralysie générale syphilitique.

En 1922, Edouard Toulouse crée l’hôpital Henri-Rousselle. Il exige que les malades mentaux soient considérés comme les autres malades. Il crée un service ouvert et un dispensaire qui reçoit les malades sans formalité particulière.

En 1932, le Dr Manfred Sakel découvre l’insulinothérapie (cure de Sakel).

En 1936, le hongrois Ladislas Von Meduna invente la convulsivothérapie.

En 1936, le portugais Antonio Caetano de Egas Moniz invente la psychochirurgie.

En 1938, l’italien Ugo Cerletti invente l’électrochoc, convulsivothérapie électrique.

Les asiles deviendront des hôpitaux psychiatriques à partir du 5 avril 1937 et les aliénistes des psychiatres.

                                                                     

Création de la classification américaine : DSM (manuel Statistique et diagnostic)

 

Pendant la seconde guerre mondiale 40000 malades mentaux décèdent de famine surtout.

 

En 1952 découverte des psychotropes

Vers 1954, le suédois Mogens Schou protocolise les sels de lithium.

En 1957, sont découverts les 1ers antidépresseurs, et les 1ers hypnotiques.

La circulaire du 15 mars 1960, confirmée par la loi du 31 décembre 1985, institue le principe de sectorisation.

En 1960, la psychiatrie est remise en question par les anti-psychiatres : Basaglia en Italie prône la fermeture des hôpitaux psychiatriques, Laing et Cooper en Angleterre privilégie la notion de relation malade à celle du sujet malade.

A partir des années 1950, Jacques Lacan s’impose comme le maître à penser d’une génération d’analystes : « l’inconscient est structuré comme un langage ».

Après une période dominée par la psychanalyse et les psychothérapies qui s’en inspirent, individuelles et de groupe, d’autres modalités de traitement psychothérapiques naissent : thérapies cognitives et comportementales, thérapies systémiques.