Mononucléose infectieuse
Maladie infectieuse d'origine virale, qui
entraîne une fatigue associée à une fièvre, des ganglions, et une pharyngite
(inflammation du pharynx), également appelée maladie du baiser ou maladie des
fiançailles, parce qu'elle se transmet le plus souvent par la bouche. Il est
probable que le virus se transmette également par aérosol (à travers les
gouttelettes en suspension dans l’air) ou par voie indirecte.
Le virus en cause dans cette maladie est le virus
d’Epstein-Barr qui fait partie de la famille
des herpès virus humains. Ce virus reste dans l’oropharynx (pharynx à sa partie
supérieure) pendant dix-huit mois, ensuite il est excrété de façon
intermittente par tous les patients en l’absence de toute manifestation
symptomatique.
La mononucléose infectieuse touche aussi bien les hommes que les
femmes, mais on la trouve plus fréquemment chez les jeunes dans environ 70 %
des cas (le pic d’incidence de la mononucléose infectieuse se situe entre 14 et
16 ans pour les filles et entre 16 et 18 ans pour les garçons). La fréquence
est d'environ 50 cas pour 100 000 habitants (ce chiffre est sans doute
sous-estimé car il existe un grand nombre de formes asymptomatiques
c'est-à-dire ne présentant pas de signes cliniques).
La réaction immunitaire rencontrée dans cette maladie a pour but
d’inhiber la prolifération des lymphocytes B (variété de globules blancs) qui
sont les seuls infectés par le virus. On rencontre également ce syndrome dans
d’autres affections comme la toxoplasmose ou le cytomégalovirus.
Le virus de la mononucléose infectieuse commence par se développer
dans les lymphocytes B du pharynx au niveau de la bouche et de la gorge durant
la période d’incubation (période comprise entre la contamination et
l’apparition des premiers symptômes de la maladie). Puis son développement se
poursuit au niveau du sang et des autres tissus. Le virus de la mononucléose
infectieuse est également à l’origine d’une forme de lymphome, le
lymphome de Burkitt qui est un lymphome possédant
de grandes caractéristiques cancéreuses. Ce virus est également en relation
directe avec le cancer du nasopharynx
(pharynx situé au niveau du nez). En ce qui concerne la mononucléose
infectieuse elle-même, l’évolution est bénigne.
Les
symptômes
La mononucléose infectieuse se présente sous deux formes, la
forme peu ou pas apparente, la plus fréquente, et la forme symptomatique avec
une période d’incubation de quatre à huit semaines, et le plus souvent
progressive avec :
des signes généraux pouvant être discrets ou intenses,
évoquant une infection virale : malaises, anorexie (perte de l’appétit),
frissons, céphalées, douleurs musculaires.
une fièvre (chez 90 % des patients) pouvant atteindre
40 degrés, parfois accompagnée d’un œdème autour des orbites.
une fatigue intense (asthénie)
des signes pharyngés (angine rouge, inflammation
buccale, qui gène la déglutition)
la présence de pétéchies (petites taches cutanées
rouges violacées dues à une infiltration de sang sous la peau) parfois au
niveau du palais
des adénopathies cervicales (ganglions dans le cou
pouvant entraver la déglutition), à prédominance postérieure, sensibles à la
palpation (parfois ces signes apparaissent d’emblée).
On note dans environ la moitié des cas une splénomégalie (grosse rate
modérée), qui devient habituellement maximale à la deuxième ou à la troisième
semaine de la maladie. L’hépatomégalie (augmentation du volume du foie) n’est
pas fréquente.
une augmentation de la sensibilité hépatique (petites
douleurs apparaissant à la palpation du foie)
des éruption cutanées ressemblant à une scarlatine (5
% des patients)
plus rarement une jaunisse (5% des cas), une éruption
cutanée, une méningite.
L’éruption prurigineuse (de type urticarienne : ressemblant à l’urticaire) est due à
l’administration inutile, voire dangereuse d’ampicilline (variété
d’antibiotique).
Les
signes biologiques sont :
des taux d'hémoglobine et de plaquettes normaux
un taux de globules blancs modérément augmenté
une inversion de la formule sanguine : neutropénie
(diminution des neutrophiles qui sont une variété de globules blancs dans le
sang) modérée et hyperlymphocytose (augmentation des
lymphocytes avec des lymphocytes normaux et des mononucléaires bleutés).
Le
diagnostic se fait sur la présence d'anticorps anti-EBV
(virus d'Epstein-Barr) dans le sang, recherché avec :
le MNI-Test
(test rapide dont la positivité ne signifie pas une infection récente). Ce test
consiste à mélanger sur une lame de verre un peu de sérum provenant du patient
avec des globules rouges provenant d’un cheval, globules passés au formol. Les
trois lettres MNI représentent l’abréviation de mononucléose infectieuse. Ce
test utilise la propriété que possèdent les anticorps d’un malade atteint par
cette maladie infectieuse, d’agglutiner des globules rouges du sang d’un
cheval. Il est réalisable dès les premiers jours de la maladie mais,
malheureusement il existe ce que l’on appelle des faux positifs, c’est-à-dire
que les test indiquent que le malade présente une
mononucléose infectieuse alors que c’est inexact. Il est donc nécessaire de
compléter ce test par d’autres tests comme la réaction de Paul Bunuel Davidson entre autres,
pour permettre de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.
la réaction de Paul Bunnel-Davidson.
Cette réaction est une réaction d’agglutination d’anticorps spécifiques qui
sont présents dans le sérum des malades atteints de mononucléose infectieuse.
L’agglutination se fait cette fois-ci avec des globules rouges de mouton, et la
réaction est positive à partir du septième jour de l’infection jusqu’au
troisième mois environ.
Les symptômes régressent habituellement en deux à trois semaines.
Cette maladie est presque exclusivement bénigne, bien que
l’asthénie puisse durer plusieurs mois.
Les éruptions cutanées sont généralement dues à la prise
d’antibiotiques qui sont contre-indiqués dans cette maladie.
Plus rarement on assiste à une évolution vers :
une endocardite secondaire (inflammation de la tunique
interne de l’endocarde)
des convulsions
une myocardite (inflammation du muscle du cœur)
une hépatite
une anémie du type hémolytique auto-immune (éclatement
des globules rouges secondaire à une réaction immunitaire des anticorps dirigés
contre ses propres tissus)
une otite ou une inflammation de la mastoïde (éminence
de la tempe, située en arrière du conduit auditif) ou encore des abcès
amygdaliens (abcès des amygdales)
des rhumatismes
.
Traitement
il utilise des antipyrétiques (pour faire baisser la
température)
l’utilisation d’antibiotiques est uniquement
nécessaire en cas de surinfection bactérienne de l’angine. Dans les formes
graves, c’est-à-dire quand il existe une anémie hémolytique (éclatement de
globules rouges), une méningite, une fièvre élevée,
une thrombopénie (baisse des plaquettes dans le sang), on peut alors conseiller
la prise de corticoïdes.
l’acyclovir par voie intraveineuse ne semble pas
apporter de bénéfice clinique.